Super Final PWC : Denizli/Pamukkale : Troisième tentative de manche
Super Final PWC : Denizli/Pamukkale : Troisième tentative de manche

Fort heureusement, je ne me suis pas transformée en homme durant la nuit, serait-ce donc un mensonge ? Le pouvoir des eaux thermales à ses limites, à Aix les Bains comme à Pamukkale. Nous essayons depuis hier l'eau de pluie, qui a un gros pouvoir sur le moral, encore plus en Turquie qu'à la maison.

Aujourd'hui, tout espoir de vol a été plié dés le début de la matinée. La visite de ruines à été proposée aux pilotes... désespérés.

Hier, malgré la pluie au réveil, nous sommes montés au décollage le plus bas en plaçant tout nos espoirs sur une petite éclaircie. 2 pilotes, Richard Gallon et Pal Takats se mettent en l'air pour une petite démonstration de soaring puis s'échappent sur les avants reliefs lorsque le vent baisse et finissent pas ressortir dans un bon thermique. J'estime le créneau de vol à 1 heure, 1 heure avant que le nuage au loin nous arrive sur la tête. Je laisse ma voile dans son sac et attend qu'une annulation officielle soit annoncée. Que neni, le comité de pilote, plus exactement le directeur d'épreuve estime à 40% les chances de voler, une manche en clock start (4 départs toute les 10 minutes) est proposée.

Nous sommes donc assis sur un déco à imaginer le soleil derrière le voile, guettant la perturbation venant au loin, qui n'a rien d'un voile mais tout d'un cunimb crachant de la pluie, et rentrons un parcours de 45 km dans nos GPS.

N'importe qui d'autre qu'un pilote de coupe du monde serait parti en courant se mettre à l'abri avant l'arrivée de la tempête. Mais non, moi je cours, je cours pour rentrer la manche dans mes deux GPS, préparer ma voile, sauter dans mes vêtements, mon casque, mon masque, allumer la radio, connecter mon spot, aller voir la manche sur la carte de l'entraineur français, rentrer en tête une stratégie en cas d'annulation...

Avant que le premier pilote ne se mette en l'air, la manche est annulée. Le vent passe les 20, puis les 30 km/h pour atteindre les 60 dans les rafales pendant que nous replions les voiles au plus vite avant les premières gouttes de pluie.

Ces situations sont difficiles à gérer, il faut réussir à garder le niveau d'activation optimal pour ne pas se faire bouffer par un trop plein d'énergie et ne pas descendre la motivation au néant sans virer dans la folie, ou la paranoïa. Combien de fois les conditions étaient vraiment incertaines et une manche a été lancée ? Combien de fois on a réussi à faire plus d'une vingtaine de kilomètre dans la nuit, le vent, et une manche a été validée ?

Il reste 6 manches possibles, exactement 7 jours de compétition mais le règlement oblige une journée de repos après 6 manches courues. Vu les prévisions pour la suite de la semaine, il ne va pas être facile de voler mais on devrait plus ou moins y arriver. Le moindre créneau sera optimisé. Je m'attends aux manches stoppées, aux temps minis compliqués à gérer, à ne voir qu'un seul pilote au goal ou 90 posés en bas du déco...

Bref, le hold-up de la Super Final 2014 est annoncé... Qui sera le meilleur gangster ?

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