En empruntant une dernière fois la route du décollage, cette fois ci pour traverser la cordillère et rejoindre l’aéroport de Cordobà, je repensais à tout les états mentaux traversés durant les 6 montées au décollage. Comme un mélange d'émotion formant un brouhaha dans ma tête, laissant résonner les différents sentiments que j'avais pu éprouver au cours de cette semaine, toutes les pensées qui avaient pu traverser mon esprit ainsi que celles que j'ai inventé pour arriver à terme de cette semaine de compétition.

5 manches courues, 2 non bouclées, 2 bouclées par seulement 3 pilotes, 1 manche normale où une soixantaine de pilote ont pu voir le goal. Et pour cause, un site très cyclique et des conditions bien aléatoires. Chaque jour, 20 pilotes en faisaient les frais et posaient au pied du décollage. Pour les survivants, l'incertitude persévérerait tout au long du vol. Comme si une force suprême avait sous son doigt l'interrupteur, pouvant à tout moment le mettre en position off. Malgré cette caractéristique, ce site est magnifique avec ses roches, ses plateaux abritant des prairies entre les dalles et quelques lac. Les condors sont venus s'amuser avec nous pour nous offrir quelques instants de vol unique. Bien souvent pour nous regarder de haut dans le thermique. Je dirais que c'est un beau site de vol libre, mais un pas un terrain à Coupe du Monde.

A son pied : Mina Clavero, première destination touristique de la région. Des petites boutiques attrape-touriste en pagaille et quelques bons resto caché au milieu des maisons à steaks-frites. 2 ou 3 épiceries locales où nous avons acheté de quoi nous assurer notre récupération après les manches, un bout de jambon accompagné d'un fromage de chèvre. Une vie apaisée par la rivière. Une chouette ville.

Une organisation pas vraiment au point, malgré la grande sympathie de tous. Une récup défaillante, qui nous m'a valu beaucoup d'attente, et des retrouvailles avec mon lit bien après les minuits lors des 2 premières journées.

Quant à ma voile, ou l'absence de ma voile, je ne sais quoi en conclure. Est-ce de voler en EN-C qui m'a permis de me retrouver ? De faire une compétition de moindre niveau ? Sous cette Delta2, j'ai retrouvé des sensations de course : j'ai réappris à voler, revisité les bases, j'ai su m'adapter. Et puis la joie de retrouver ma voile combiné à la sensation de facilité m'ont offert deux belles dernières manches, pas tant en résultat qu'en manière Le plaisir de deux échappées. Si vous saviez à quel point ça fait du bien après toutes ces dernières compétitions où les sensations, le plaisir et le résultat n'étaient pas présents.
Une 20ème place, 3ème féminine, je gagne ma qualification pour la Super Final.

Il y a une chose dont je n'ai pas parlé durant cette semaine, qui pourtant m'a touchée, que je n'ai pas voulu aborder tant la situation n'était pas "réglée". Dés la première manche, un des nôtres a eu un accident. Le secours puis la prise en charge ont été laborieux, un traumatisme grave mais non vital, ce qui lui a permis de s'en sortir.

J'aime voler, j'aime la compétition mais j'ai bien peur qu'un jour, l'amateurisme de notre sport, sur tout point confondu, vienne a bout de ma pratique.

Le retour en france fût long et éprouvant. Le prochain voyage n'est pas pour tout de suite. Prochaine Coupe du Monde dans 3 mois, à la maison.

PWC Argentine - Mina Clavero : Conclusion
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